dimanche 22 août 2010

Yao Eby Konan: Un ivoirien multipolaire


Professeur en éco-gestion au Lycée Jean Lurçat de Lyon, monsieur Yao Eby Konan fait la fierté de la diaspora ivoirienne mais aussi celle des Lyonnais et lyonnaises. Bon prof mais aussi meilleur danseur et chorégraphe africain 2010 dans sa catégorie. Il était à la 28ème édition du festival international du mime de Périgueux du 2 au 7 aout 2010, aux côtés du grand maître japonais du nô: Shiro Daïmon.
Qui est vraiment Yao Eby Konan?
Né à Ahougnassou commune de Dimbokro (Côte d'Ivoire) il y a une quarantaine d'années, Y.E.K. est issu d'une famille de danseurs "Baoulé" . Très tôt, il a baigné dans cette culture là. Comme il ne cesse de le répéter souvent: "la danse en pays Baoulé s'apparente à un rituel dont on apprend les règles par mimétisme dès notre plus jeune âge."
Yao E.K sur Scène:
Très rigoureux dans sa passion de la danse, il concilie modernisme et tradition. Dans son spectacle nommé : " Mon Solo", Il fait un véritable travail de recherche. Il exploite à la fois les danses narratives du peuple Akan en utilisant le volet contemporain, inspiré "des équilibres-déséquilibres" de Charlie Chaplin et aussi des chorégraphies de David Bowie.
Sur le plan vestimentaire, il ne laisse pas indifférent son public:
Vêtu d'un tissu aux motifs géométriques, symbolisant les chefs spirituels, il invite le public à se réunir autour d'un cercle pour admirer la danse "ABODAN". Toutefois, il évite le côté acrobatique et très cliché que l'on montre toujours de l'Afrique : le corps ensorcelé, la transe..." Les yeux fermés, Yao Eby est en symbiose avec les tam-tams parleurs qui accompagnent sa chorégraphie. Il n'est plus que vibration. Ses figures minimalistes, en suspens, demandent une grande force physique. "Et surtout un vide total à l'intérieur de soi pour maintenir l'équilibre. Le visage est immobile comme un masque, seul le corps s'exprime."
Spécificité de la Danse ABODAN:
L'Abodan est un prologue à la danse du serpent boa: le Kotou. Il Symbolise la force. Et ce théâtre gestuel est pratiqué en groupe . Eby est le premier Baoulé à l'interpréter en solo .Selon YEK,"l'aspect collectif de la culture africaine est rassurant, mais c'est aussi une cage. Celui qui en sort, qui se revendique en tant qu'individu, est ostracisé." Dans cette performance, Eby mime un boa solitaire qui veut apporter son énergie au groupe, sans pour autant lui appartenir. Sa silhouette ondule, s'enroule, accélère, change de direction. "Les serpents qui suivent une ligne droite ne vont pas vite. Ceux qui se déplacent latéralement sont sinueux, véloces, imprévisibles comme un mime."

Paola GENONE (J. Express) & BG pour la CIRAL

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